Les fresques du Théâtre Galli ont été réalisées en 1991 par Sophie ROCQUEJOFFRE.
Mais qui sont ces personnages de part et d’autre de la scène ? (de gauche à droite)
Aile gauche
JO BARALE et JULES DELAUD
Né à Marseille, le 12 août 1893 où son père était Capitaine au long cours. Décédé en novembre 1973 à Sanary. Toute son enfance se passa à Sanary où il fréquente l’école communale, puis le lycée de Toulon et de Marseille. A 18 ans il part pour Paris, après la mort de son père, il est admis dans la classe de Paul Moutet.
Engagé à l’odéon, il interrompt sa carrière pour la guerre de 1914-1918, où il sert dans l’aviation. Au retour, il reprend sa place à l’odéon qu’il quittera pour faire carrière en Amérique. Revenu en France, on entendra sa belle voix à Paris et en Province. Retourné à l’Odéon il jouera aussi à la Comédie Française, après la fusion des deux scènes. Il fera partie de la première troupe de la Comédie Française qui ira jouer en U.R.S.S. Après la guerre 39-45, il jouera encore le rôle de Balthazar de l’Arlésienne qui fut son rôle préféré.
Sociétaire de la Comédie Française, Cécile Sorel (de son vrai nom Cécile Émilie SEURRE) connaît un très grand succès à la Belle Époque et dans l’entre-deux-guerres. Née à Paris le 17 septembre 1873, Cécile Sorel joue dans plusieurs théâtres de la capitale avant d’entrer, en 1903, à la Comédie-Française, où elle se produit jusqu’en 1933. Elle brille dans tous les rôles classiques, notamment dans celui de la précieuse Célimène, dans Le Misanthrope de Molière : la comédienne s’identifie avec ce personnage au point d’affirmer, non sans fierté, que «Célimène et Cécile se confondent déjà et s’inscrivent ensemble au fronton de la Comédie-Française».
Cécile Sorel quitte la Comédie-Française à l’âge de cinquante ans, elle se produit alors au music-hall à la demande de Sacha Guitry, qui en fait la vedette du Casino de Paris (la phrase «L’ai-je bien descendu ?», prononcée par Cécile Sorel au pied de l’escalier Dorian en 1933, devient célèbre) et lui ouvre également les portes du septième art quand il tourne avec elle le film Les Perles de la couronne (1937).
Éternelle coquette, Cécile Sorel réalise son rêve de noblesse en épousant le comte Guillaume de Ségur (1889-1945), neveu de l’écrivain Sophie Rostopchine et médiocre comédien sous le pseudonyme de Guillaume de Sax. Avec le comte de Ségur, elle vécut dans sa propriété de la Cride de 1928 à 1939.
En 1950, elle décide de s’isoler du monde. Elle prend le voile dans le Tiers-Ordre de Saint-François d’Assise. Elle disparaît le 03 septembre 1966 à Hennequeville.
Né le 24 novembre 1902 à Aix-les-Bains, de Marie née VERSINI, modéliste et de Dominique GALLI. Il est inscrit au lycée de MASSENA, puis à celui de l’Institut LAVOISIER de Nice, il poursuit des études de droit qui l’obligent à partir sur Paris. Son diplôme en poche, il s’inscrit au Barreau et devient avocat pour la firme de production Métro-Goldwyn-Mayer. Il côtoie alors le milieu artistique du monde théâtral et cinématographique. Remarqué par Julien DUVIVIER et NADAL, qui voit en lui une excellente prestance et une surprenante ressemblance avec Ivan MOSJOUKINE, avec qui ils projettent de tourner « L’homme à l’Hispano », célèbre roman de Pierre FONDAIE écrit en 1924, il lui fait faire bout d’essai. Il signe le 13 juillet 1926 son premier contrat cinématographique pour une durée de 3 ans. Dès lors, son charme, son élégance, et son réel talent le propulsent au rang des acteurs les plus convoités de l’époque.
Atteint d’une grave maladie, il se retire des projecteurs malgré des propositions de contrats aux Etats-Unis. C’est à ce moment qu’il décide d’entrer dans un séminaire en Hollande.
Le 28 septembre 1933, il est admis dans la congrégation des Rédemptoristes, secret ordre mineur, en qualité d’acolyte. Il y restera 2 ans. Entré en faculté catholique de Lyon en octobre 1937, il est nommé sous-diacre le 8 décembre de la même année. Ordonné prêtre à Saint Maximin le 13 février 1938, il est nommé vicaire économe à ESPARRON SUR VERDON dans le Var. Le 1er octobre 1940 il est nommé à Saint FLAVIEN au Mourillon où il s’occupe du scoutisme et des œuvres de la jeunesse. En juillet 1947, il devient vicaire à Sanary sur Mer. La mort accidentelle, dans la Sainte Baume, du Curé CATHALA, le fit devenir titulaire de la paroisse le 23 février 1950. Le 7 septembre 1963, il est nommé Chanoine titulaire du chapitre de la cathédrale de Toulon.
Entièrement dévoué à sa paroisse, il entreprend plusieurs projets en particulier la création de la cité de la jeunesse, inaugurée le 28 juin 1959 par Maurice HERZOG, devenu le Théâtre Galli.
Il s’éteint le 3 juillet 1982 à l’Hôpital de la Conception à Marseille.
Aile droite
Né le 22 janvier 1891 à Cracovie en Pologne, Moise Kisling étudie à l’école des Beaux-arts de Crocovie. Son professeur Jozef Pankiewicz l’encourage pour partir pour Paris. En 1910, il s’installe dans le quartier de Montmartre. Pendant la guerre de 1914-1918, il s’engage dans la légion étrangère, il est sérieusement blessé durant la bataille de l’Artois, ce qui lui vaudra la citoyenneté française.
Ami d’Amedeo Modigliani qui fait son portrait en 1916, Moise Kisling est un acteur de la communauté artistique. Fuyant les persécutions antisémites du régime de Vichy, il est contraint en 1940 de fuir pour les Etats-Unis en raison de ses origines juives et de ses activités antinazies.Après la guerre, en 1946, il revient vivre en France en s’installant par épisodes à Sanary, mais en travaillant surtout à Paris dans son atelier de la Rue du Val de Gräce.C’est après 1949, qu’il s’installe définitivement à Sanary pour y peindre sa joie de vivre, avec des portraits des paysages, des natures mortes, des fleurs, avant d’y mourir le 29 avril 1953, après une dernière exposition de son vivant au Musée de Cagnes-sur-Mer.
Écrivain, poète, dramaturge, Franz Werfel vit jusqu’en 1938 à Vienne et travaille comme écrivain libre, porte-parole de l’expressionisme. D’origine juive, il épouse en 1929, la veuve du compositeur Gustav Mahler, Alma, avec laquelle il émigre en France en 1938. Alma Mhaler-Werfel est la fille du peintre paysagiste, Emile Schindler. En 1902 elle épouse, le compositeur et chef d’orchestre Gustav Mahler, de 19 ans son aîné, lequel meurt en 1911. En 1915, elle épouse l’architecte Walter Gropius, l’un des architectes les plus connus du XXème siècle et co-fondateur du « Bauhaus ». Trois ans plus tard, Alma se sépare de lui et se marie pour la 3ème fois avec Franz Werfel, l’inspire et l’accompagne durant les années les plus difficiles de sa vie.
Ils s’enfuient d’abord à Londres, puis à Paris et enfin à Sanary dans la villa « le Moulin gris ». En 1940, ils doivent leur salut à leur fuite à travers les Pyrénées, en compagnie de Heinrich Mann, Nelly Kröger-Mann et Golo Mann, sous les auspices de l’Américain Varian Fry, qui sauva tant d’exilés entre 1940 et 1941.
Au cours de leur odyssée, le couple Werfel, séjourne en juin 1940 dans le centre de pèlerinage de Lourdes. Profondément impressionné par l’histoire de Bernadette SOUBIROU, Franz Werfel fait ce serment « Sil était sauvé » il écrirait « La merveilleuse histoire de la jeune Bernadette Soubirou ». Le chant de Bernadette paraît dés 1944 et devient le plus grand succès mondial de Werfel.
Ecrivain, Thomas Mann, devient dés l’âge de 18 ans co-éditeur d’une revue littéraire et artistique. Installé à Munich il devient rédacteur de la revue satyrique « Simplicissimus ». Son premier grand succès est le roman familial « Les Buddenbrook ». En 1905 il épouse Katia Pringsheim, et obtient en 1929 le Prix Nobel de Littérature. En 1933, après une tournée de conférences, il ne rentre pas en Allemagne mais reste en France. Lui et son épouse Katia habitent la villa La Tranquille du 12 juin au 22 septembre 1933. C’est là qu’il travaille à sa tétralogie « Joseph et ses frères ». Durant leur séjour à Sanary, leurs soirées littéraires (Dichterlesungen) réunit de nombreux exilés dont Lion et Marta Feuchtwanger, René Schickele, Heinrich Mann ou encore Julius Meier-Graefe.
Déchu de la nationalité allemande, ils quittent l’Europe le 17 septembre 1938, c’est le début d’un exil qui les conduit d’abord aux USA, où il diffuse par les ondes radio des discours contre le national-socialisme. En 1952, il revient s’installer en Suisse à Kilchberg près de Zurich.
Né le 16 juillet 1819, Michel, Pacha passe une enfance bercée par les récits de marins et de pêcheurs. Il étudie à Marseille pour préparer le concours d’entrée à l’Ecole Navale. Mais le cholera s’abat sur Marseille en 1834, il prend alors la mer comme mousse aux côté de son père Antoine Michel. A 25 ans, avide de nouvelles aventures, il intègre la Marine Marchande de l’Etat. Il devient alors capitaine au long cours en 1843. Pendant 10 ans, il navigue sur les lignes du Proche Orient sur des Paquebots de la Compagnie des Messageries Nationales.
Entre deux voyages, il épouse Marie Louise de Série, fille d’un riche armateur. Titularisé commandant, il se lance avec passion dans une étude systématique des côtes de l’Empire Ottoman et dresse un plan de balisage d’une grande précision.
Au côté du Général le Comte de Montebello, il produit une étude sérieuse sur un système complet d’implantation des phares afin d’améliorer la sécurité des lignes maritimes entre la France et Constantinople, sous la forme d’un atlas. L’Empereur Napoléon III le nomme alors Directeur des Phares et Balises en 1855. En 1879, il est élevé au rang de Beyler Bey la plus haute dignité civile et militaire par le Sultan Abdud Hamid II.
Aujourd’hui encore, les bateaux qui croisent à l’autre bout de la Méditerrannée suivent les routes éclairées par les 156 phares du Commandant Michel dont la devise est « IN LUMINE SALUS ».
Fortune faite, il revient à Sanary et devient par deux fois Maire de sa ville natale en 1865 et en 1892, il dépense sans compter pour la moderniser et en faire une cité touristique attrayante.